lundi 18 février 2013

Et si, avec le temps, tout ne s'en allait pas?


 Et si on pouvait faire mentir une chanson?

C'était vendredi soir, tout au bord de la nuit. Un petit théâtre, une salle remplie, et le coeur battant, juste un ton plus fort, un rendez-vous.

Il s'agissait de souvenirs. Il s'agissait du temps qui passe. Il s'agissait de nos tentatives désespérées d'en fixer les minutes,de ne pas les laisser s'échapper tout à fait. Il s'agissait de ce dont on se souvient, longtemps après.

Il s'agissait, en quelque sorte, de remonter le temps. 

Sur des toiles tendues des gens qui pourraient être nous dansent dans des fêtes qui pourraient être les nôtres.Des enfants soufflent des bougies d'anniversaire, des jeunes filles font tourner leurs robes, ondoyer leurs cheveux. Une grand-mère sourit, elle pourrait être la nôtre aussi.Les images datent un peu, elles sont du temps de notre enfance. Elles ont ce léger flou, ces couleurs de l'époque, et des coiffures qui ne se font plus et des tenues démodées. Que sont-ils tous devenus? Nous l'ignorons, mais ce qui compte est qu'ils dansent désormais éternellement à cette fête d'un soir.


Ces souvenirs nous parlent. Ces actualités en noir et blanc, les regards sur les photographies, les mots et les chansons au piano aussi. On se sent ému et on sourit dans la pénombre de la salle. On sourit dans le noir, juste pour soi. On sourit à nos précieux souvenirs qui nous brûlent le coeur, à l'émotion de les sentir partagés, à la sensation de presque revivre des instants d'enfance, de les frôler du bout du doigt, à l'illusion de pouvoir les retenir un peu...

C'était vendredi soir, tout au bord de la nuit. On s'est laissés bercer par cette nostalgie poétique mais qui savait aussi rire d'elle-même, tendrement, au bon moment. On a savouré chaque mot, chaque tableau comme la photographie d'une époque, d'une émotion ravivée. On a voulu graver pour soi la voix sur le piano, le piano sur les images, les images sur notre mémoire. 

C'était vendredi soir, tout au bord de la nuit.Il s'agissait de ce qui nous fait sentir vivants.

C'était vendredi soir, tout au bord de la nuit, on était allés voir MEMORY.

mercredi 16 janvier 2013

Et si on décidait de ne plus avoir peur?

Et si je me décollais les mains de devant les yeux?

Et si j'osais enfin affronter le plus haut plongeoir du plus profond bassin?

Et si je décidais de marcher contre le vent,longtemps, sans trembler?

Et si j'oubliais mes valises sur le bord de la route, que laisserais-je de moi à l'intérieur, est-ce que j'y gagnerais quelques précieux grammes de légèreté? Serais-je alors un peu de cette autre personne, celle que je pourrais être si...? 

Et si j'apprenais à être audacieuse? 

Et si je me laissais aller à tenter la chance ou le hasard? 

Et si je devenais plus forte que mes peurs, m'en fabriquerais-je de nouvelles? 

Mais peut-on décider de ne plus avoir peur?